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mardi 12 décembre 2017

Je vous ai violés (brièvement sur le comptoir)

Mais qu'importe mon aveu, puisque vous ne pouvez rien faire.Le pouvoir a changé de stratégie, depuis que la crédibilité se mesure à votre nombre de followers. 

Il suffit que je freine l'accès à votre page, que je trafique les stats, que j'amène quelques illuminati dans vos coms, et avant de basculer dans l'oubli, vous serez classé dans les complotistes un peu fêlés. 

Que m'importe alors que vous ayez démasqué mes scandales, que m'importe que vous ayez mis à jour les mécanismes économiques par lesquels je vous exploite ? Au contraire plus je les exposerai moi-même, plus ils exciteront votre ire, et plus vous les dénoncerez à longueur de temps

Et plus vous passerez pour un idiot qui ressasse ses vieilles lunes. 

Moi je serais les gars de Bilderberg, je ferais doucement fuiter quelques infos prouvant indéniablement l'horreur des collusions entre grands de ce monde pour exploiter le peuple et aggraver la misère humaine, comme ça, ce serait fait, ce serait dit, et alors ?
Qui portera plainte contre un cartel des plus puissants acteurs économiques ? Quel cabinet d'avocat aura à cœur de se mettre à dos les meilleurs clients du marché ? Pour quelle gloire, auprès de qui ? La clientèle des mémés qui vont déposer des fleurs à l'église s'étiole. 

Je pensais à cela en lisant tous ces lanceurs d'alerte et autres, dont le principal effet n'est pas de stopper les mécanismes qu'ils dénoncent, mais finalement, à force d'exposer des crimes impunis, de dégoûter tout le monde du système et de sa justice.

Tiens, je vais faire ma lanceuse d'alerte avec un truc qui date de 2011 :
"
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a payé cash un milliard cent quatre vingt deux millions à Cheikh Amadou Amar, un Sénégalais établi au Gabon, pour lui acheter son immeuble non bâti de 5435 m2 à Ngor virage (Dakar). Selon La gazette qui révèle cette transaction foncière suspicieuse, l’affaire remonte au mois de novembre dernier.
Tout a été découvert quand Monsieur Amar s’est rendu dans une banque de la place pour déposer plus d’un milliard liquide. Contraint par les autorités bancaires à justifier l’origine, il a révélé que l’argent lui a été donné par Me Wade.
C’est après cela que la banque a accepté le dépôt mais à condition de complémentaire. La pièce complémentaire qu’il présentera est une attestation notariée, certifiant la vente de son immeuble à Wade.
D’après La gazette, c’est un haut dignitaire de l’Etat, parent de Me Wade qui a fait parvenir à Cheikh Amar cette attestation. Cette personnalité est citée dans plusieurs dossiers de blanchiment d’argent en instruction ou en cours d’enquête.
L’acte de vente notarié a été certifié par l’étude de Me Patricia L. Diop. Sauf que nos confrères se sont référés à l’expertise d’un spécialiste des actes notariés. Ce dernier suspecte un blanchiment d’argent parce que le paiement s’est fait hors de la vue de la notaire. Le lieu de paiement n’est pas indiqué dans l’attestation. Donc, dans cette affaire d’acte notarié,
Le journal parle de vice de procédure et d’une attestation de complaisance.
Charles Thialice SENGHOR pressafrik.com

Il faut vraiment être demeuré ou maso, à la fin pour se lever le matin pour 1200 euros par mois, faire deux heures de RER dans la notte, quand on vous met sous le nez sans arrêt les exploits de ceux qui s'enrichissent en exploitant leur prochain. Même machin, s'il a fait volte-face et profil bas depuis, l'avait dit.

Le plus drôle, c'est qu'ils sont tout fiers d'avoir conservé leur emploi où ils se font exploiter 5 jours sur 7 pour une misère :D

Même constat d'impuissance fait par un journaliste à un dirigeant politique ce matin à la radio à propos des Paradise Papers :" Cela fait 20 ans qu'on dénonce et rien ne change. Alors ?"

Alors, rien, comme d'habitude on s'enivre de mots. On se paye de mots.  La dernière trouvaille, c'est la canalisation. Toi, femme, tu vas manifester ici à telle heure. Toi, soutien des migrants, tu iras là à telle heure. Fragmenter les volontés individuelles en une multitude de causes, innombrables petits combats, menés par de petites cellules, faciles à contenir.

Et les Paradise Papers ?  On se préparait à entendre tomber les colonnes du temple de Dagon, et on a eu quoi ? Un cinéaste honteux et confus qui s'excuse auprès du fisc en flageolant des genoux, et deux trois groupes dont on se doutait bien déjà qu'ils volaient ? La belle affaire. Pendant le carnaval, les commerces restent ouverts, plus la musique est forte, mieux le business continue.

Et le tableau d'ensemble, brouillé, devenu invisible. Allez à n'importe quelle réunion de militants, le circuit est toujours le même. Premièrement ils crachent leur venin dans leur secteur. Houuuuu le féminisme c'est bien, les machos c'est vilain, et pas de discrimination envers les minorités, sans oublier les handicapés. Seconde étape vers 20h30, on redevient sérieux, c'est l'emploi, c'est l'image, ce sont les media, le problème est dans la famille. Troisième étape, 21h00 : oui mais tout ça c'est lié, c'est une seule et même exploitation, qui objective les femmes comme elle objective d'autres minorités invisibles.

Quatrième étape 22h00, le constat d'impuissance. Oui, mais là, contre ces grands adversaires impossibles à situer, on ne peut rien faire. Faut du concret. Cinquième étape la fatigue aidant, histoire de ne pas être venus pour rien, on débat du contenu d'un tract qu'on distribuera sur les marchés. La motion proposant une intervention dans un sex-shop sera repoussée.

Résultat : nada, que dalle, nichts, niente. Le complexe militaro-industriel continuera de vous entuber, bien lubrifié par la finance, et maintenant superbement servi par les nouvelles technologies, qui vous traquent et vous interdisent tout écart. Dernier exemple en date : l'interdiction du liquide, qui ne laissera une chance de fraude qu'aux puissants qui ont les moyens de blanchir l'argent.

Réaction de la tranche 14-15 ans du foyer "Oui, mais les gens vont en avoir marre, ils vont se soulever contre tout cela". Alors, ça c'est le coup du grand soir. Je pense que même les militants les plus endurcis du FG n'y croient plus, il n'y a que les ados pour avancer une telle conjecture.

Les classes moyennes se soulèvent. Ils ont le temps et l'argent. Les gens dans les townships, eux, ne foutent pas le feu aux 3 hardes qu'ils ont sur le dos, ou alors c'est un règlement de comptes mafieux. Il faut écraser la population pour lui ôter tout courage de se rebeller, lui faire accepter deux emplois à mi-temps pour qu'elle prenne le RER à pas d'heure, hébétée de sommeil.

Donc j'ai violé Dora, dans la salle de bains, avec le manche de sa brosse à cheveux, j'ai renversé Carie en voiture dans les années 70,  je compte faire des lois liberticides au nom de votre sécurité, et vous exploiter à fonds, au nom de la croissance. Mais rassurez-vous je pourchasserai sans fin les djihadistes et les pédophiles.

Finalement, le propre de l'humain ne serait pas les émotions, nous dit-on, puisque ce serait une question d'hormones, lesquelles, ont le sait, sont aussi à l’œuvre chez l'animal. On pourrait faire un robot qui simule les émotions, ça va sûrement venir, les chinois clonent bien les vaches.

Les premiers robots seront mal réglés, ok. Pas grave, ça nous fera un aspirateur grande folle, avec convulsions du poignet, qui fond en larmes à la moindre occasion. On lui trouvera assez facilement des compagnons humains pour le supporter pendant les tests.
Après, ils vont serrer la vis trop fort dans l'autre sens, et on aura le robot John Wayne, qui casse la gueule au premier qui le regarde de travers dans le bar. Pas facile à vivre, mais là encore je pense qu'on aura pas mal de femmes pour le tester malgré ces inconvénients.

Après, ce sera encore plus facile. Une fois produit le robot parfait, on aura dans les centres commerciaux des terrasses entières de femmes enamourées, le regard perdu dans les lentilles bleues de leur Moulinex qui leur porte les courses, et qui leur fera aussi vibrer l'élastique à l'occasion. Elles n'oseront même plus lui demander de faire le café de peur de le perdre, elles iront le lui chercher avant de lui mettre son chargeur dans les pantoufles.

Remarque si ça se trouve, au lieu de prendre le RER, elles pourront envoyer le robot à leur place. Il faudra un contrat avec Pôle Emploi. En échange, elle devront assurer l'entretien du robot, le nettoyer le huiler par-ci par là, et surveiller la mise à jour de son logiciel. Ouais, c'est pas mal, ça. Pour être sûr qu'elles ne touchent pas deux fois le RSA, on leur mettra un bracelet électronique qui interdit à leur porte d'entrée de s'ouvrir.

A propos de logement, je remercie tous les pauvres qui se serrent encore la ceinture de 3 euros sur leurs APL, faut bien aider la France, allons un petit effort, siouplai. La barre va être dure à redresser, avec ces saletés de chômeurs qui font pencher le bateau.

Par exemple, la gare SNCF de Villedieu-les-Poêles va fermer. Les trains s'y arrêteront encore, mais les seuls interlocuteurs seront des bornes 4G, ou 5G, ou 17G. Fini les contrôleurs qui vous gardaient les gosses deux minutes quand on était retardée pour aller les chercher, qui vous disaient que vous étiez dans une voiture tout devant, qui vous arrangeaient le coup sur des billets compliqués à changer, fini tous ces gens là, dehors, sur le trottoir. Ils n'auront qu'à fracturer la machine à coca pour bouffer.

Dehors, l'humain, dehors. Dors par terre, nous a besoin de business-units rentables. Bon faudra des caméras de surveillance, des vigiles et des chiens, on scannera la rétine des voyageurs avant de les laisser passer les portiques, pas de souci.

Mais le mieux, c'est que la gare ferme le 1er février, et que, début novembre la SNCF n'a toujours pas daigné dire un mot aux agents sur leur avenir. Elle " attend leurs propositions". Le mieux quand on exploite les gens, c'est de le faire à fonds, de tellement les mépriser et se foutre d'eux que ça les démobilise psychiquement.

Bon, après, s'ils se radicalisent, pouf, les bombes et la matraque. Non, mais zéro tolérance, quoi.

Tout cela vous fait rire, mais vous faites quoi ? Nada, que dalle, niente, nichts.

Et n'oubliez pas les gestes qui sauvent, la PLS, les graines germées, de couper votre robinet en vous lavant les dents pour la planète, le gilet fluo pour votre enfant, les photos scannées pour ses documents d'identité et son bracelet électronique pour l'assurance, son billet de train sur son ipad, et de signer la pétition en faveur des orangs-outangs homosexuels surtout. Je vous ai tous violés, mais avouez que vous aimez ça, allez.


Finalement, la CIA va pouvoir avouer les présidents assassinés, les Russes idem, tout le monde s'en fout. Écœuré, le citoyen se détourne de la Polis, tire les rideaux pour ne plus voir ce qui se passe dehors, et regarde son écran de télé. Au moins là on fait semblant d'élire des chanteurs, d'avoir des idées, d'être le meilleur pâtissier. Et les problèmes du monde arrivent amortis par le double vitrage de l'objectif de la caméra, et de la dalle de l'écran de télé. Entre les deux, tout un monde de responsables qui s'affoleraient si c'était vraiment grave.

C'est bon, je vous ai convaincus ? Repentis, vous vous décidez à rétropédaler et à investir 200 euros que vous n'avez pas dans une paire de sandales faites par un artisan français ? Trop tard, y'en a plus :D Je me demande si nous ne sommes pas dans le ce moment où le balancier immobile est suspendu avant de changer de sens. J'ai l'impression que le monde ralentit... Il n'y a plus de " motivation".

Remarque si la libido, moteur de la psyché, suit les lois de l'entropie, les balancements ne feront que diminuer. Paraît que le soleil crache 6300 tonnes de matière à la seconde, donc il y a encore un peu de marge, mais bon, faut se méfier.

Il y a tout de même une question que je me pose avec le temps, c'est comment on peut ne pas secouer le cadre politique dans lequel on évolue. C'est à dire, comment vivre en fermant les yeux, aller à son petit boulot, créer ou monter son petit spectacle, peindre son petit tableau, en feignant d'ignorer le honteux spectacle de déchéance auquel se livre une part de l'humanité. Si ce n'était que de passer à côté d'un enclos où s'ébattent les pourceaux, en pensant à autre chose, ce serait normal.
Si ce n'était que vivre et laisser mourir, ce serait compréhensible.

Mais c'est que c'est là où tout se décide. L'enclos où les pourceaux commettent leur crime, c'est celui où se votent les lois, se prennent les décisions, et surtout, est engloutie la majeure partie du fruit des efforts de l'autre humanité.

Se contenter des miettes, se laisser dépouiller, laisser ruiner tous les systèmes de démocratie mis en place parce qu'on n'a pas envie, ce qui se comprend, de rentrer dans ce cloaque c'est un peu juste.

Le peintre se demande s'il faut mettre du vert ou du rouge, mais laisse les pourceaux l'expulser de son atelier. Je sais, c'est sa noblesse, mais négliger tout ce qui détermine les conditions de possibilité de son art pour profiter de quelques instants de paix en feignant de ne pas voir.

Je sais, en fait pourquoi, c'est par découragement. C'est parce que ceux qui ont tenté les 466 réunions de militants que j'ai décrites ont baissé les bras. Je sais. Et puis le tapis est réellement lourd à soulever. Il faut avoir tenté de dépoussiérer un tapis en le secouant au balcon pour savoir ce que c'est que " changer le système". Tout est trop lié.

De toute façon :

Les citoyens athéniens se réunissaient sur la colline de la Pnyx pour voter. Mais les abstentions devinrent de plus en plus nombreuses. Vint un temps où l'on du user d'un procédé qui s'apparente à la rafle pour réunir 5000 assistants, quorum légal pour certaines séances. C'est ainsi que les citoyens étaient littéralement poussés par les archers qui tendaient, en travers de l'agora et des rues voisines, des cordeaux teints en rouge. Ceux qui s'étaient laissé marquer de rouge ne touchaient pas l'indemnité accordée aux participants à l'assemblée.

D'autre part, j'ai pu, grâce à cette chère Adèle Van Reeth (j'adore quand elle dit " c'est le propriété privée", et l'autre qui dit " oui", pour s'en débarrasser), que Hume avait déjà abordé le thème du consentement tacite envers le contrat originel de l'obligation politique, ce que j'avais intitulée plus simplement " En quoi suis-je concernée par la loi".

Il prend l'image d'un homme ligoté pendant son sommeil, et embarqué sur un bateau. Lorsqu'il se réveille en pleine mer, on lui apprend qu'il est soumis aux décisions du capitaine du navire, et on en appelle à un "consentement tacite", qu'il aurait donné. Le nourrisson est cet homme emmailloté, qui ne peut donner son avis, et qui s'éveille dans un État où il est soumis à la loi.

Où l'on vérifie que depuis Hume, nous n'avons pas progressé d'un pouce.

Donc bon... La Maffia italienne, la vraie, pas la bouseuse de russe, ni la vicieuse d'asiatique, celle qui a des costars 3 pièces et qui se les carre dans le gousset, a passé une annonce sur Monster pour remplacer Toto à la tête des bourreaux. Pendant que le pays d'Alighieri se vautre dans le marasme parce qu'on ne l'a pas invité à jouer au ballon avec les grands, une ex-féministe déclare qu'il faut anéantir l'idée que le désir masculin est irrépressible. " Anéantissement, répression", elle doit avoir une matraque parfumée au -B pour strapon, celle-là.

Bien bien bien, donc je vous laisse, comme on dit au téléfon, je retourne dans la blue zone.que Bolloré a pillé pour payer l'Afrique.


Mais qu'est-ce que tu as mis comme sirop dans ton bidon d'eau, Revenuedetout ?

lundi 16 octobre 2017

A ses pompes et à ses oeuvres.

Après tout, je n'en suis plus à ça près
Comme disait l'assassin près des branches,
Certes je l'ai tringlée, on ne voit pas ça d'un bon œil
Avant de l'étrangler, sous les sapins à Bonneuil

Je me disais qu'au point où on en est, j'aurais pu reconvertir ce blog pour lui faire endosser le costume de l'Armure Toile, mais c'est encore me livrer à Google, à ses pompes et à ses œuvres, chez qui quelque robot censeur estimera que je dépare, sur la toile.

Je vais donc le rouvrir sous Wordpress, comme les autres.

A ses pompes et à ses œuvres, donc.

Je pourrais dire que j'ai lu dans Pour la Science :

" Un élément essentiel de la théorie d'Erik Verlinde est la possibilité que les qubits soient intriqués. Deux qubits forment un système intriqué lorsque leurs fonctions d’onde sont liées, et ce même si les qubits sont éloignés l’un de l’autre. Que se passe-t-il lors de la mesure dans un système intriqué ? Considérons par exemple un système intriqué formé de deux qubits dont les états sont toujours opposés quand on les mesure (si l’un vaut « 0 », l’autre vaut « 1 »). Ainsi, si initialement deux qubits intriqués sont des superpositions indéterminées des états « 0 » et « 1 », et que l’on mesure l’état du premier qubit, sa fonction d’onde est réduite et on obtient une valeur de façon aléatoire. Instantanément, l'état de l’autre qubit prend l’état opposé, même si les qubits sont trop éloignés l’un de l’autre pour avoir le temps d’échanger une quelconque information, même à la vitesse de la lumière. "

---------- Fin de citation

Pour écrire "instantanément", encore faudrait-il pouvoir prouver qu'on a " saisi " la seconde particule au même moment (avant qu'elle ait pu "échanger de l'info" avec sa copine), et donc me montrer les horloges établissant que les deux saisies ont eu lieu au même instant. 

 Eh, ouais, c'est comme ça maintenant, je ne sépare plus les matières, je vomis simultanément sur toutes les longueurs d'onde et dans toutes les disciplines.  I'm naturally, and gracefully nasty.

Sinon pour le truc de Nathan

C'est moi où au bout de trois coups, ça fait une arrivée de migrants de 10 % de 121, ce qui fait que le problème ne veut plus rien dire.

Arrivée jour 2 : 100+ (10% de 100) = 100+10 = 110 migrants
Arrivée jour 3 :110+ (10% de 110) = 110+11 = 121 migrants

Arrivée jour 4 : 121+ (10% de 121) = 121 migrants + 12,1 migrants ?????


Il y a 360 commentaires sur FB là-dessus, pas un seul ne mentionne le problème, je me dis que je suis folle. Sur le site du journal Le Monde, les commentaires semblent vaguement évoquer le problème.

Donc, ça ne veut rien dire, c'est ce qui me semblait. C'est marrant que les énoncés de maths aux examens deviennent le refuge des perles de non-sens...

Ps : j'ai finalement eu des échos du sentiment général par cette phrase " C'est pour ça qu'il faut arrondir", a-t-on daigné me répondre. Bien. Je pourrais demander s'il faut arrondir au migrant inférieur ou supérieur, histoire de déranger encore un peu la fourmilière. 

Je pourrais, mais je m'en fous. 

Je pourrais dire que je marchais dans la campagne l'autre jour et que j'ai réalisé à quel point les routes nous barrent le chemin. Certes elles nous permettent d'aller d'un point à un autre, mais entre deux bifurcations, compte-tenu des fossés, des remblais, et à moins de conduire un char d'assaut, et encore, on ne peut aller nulle part.
La route nous conduit d'un point prévu à un autre, mais nous empêche de prendre tous les chemins entre ces deux points, ce qui est considérable.
En voyageant à pied, on peut, moyennant les barrières électriques idiotes et les aménagements stupides, aller en ligne droite, où l'on veut dans le paysage. Donc considéré le nombre de chemins possibles rapportés au nombre d'embranchements de routes, les routes nous empêchent d'avancer,

Je pourrais le dire, mais j'ai renoncé à Satan, à ses pompes et à ses œuvres.

Je pourrais dire que le métro, ça fait underground, dans la rédaction qui s'autosacre parisienne, ou que après tant d'années passées à emmerder les petites filles, le clergé pourrait nous lâcher. Il faut avoir conscience de ce que les crétins sont encore capables de concéder dans certaines régions du monde pour avoir la plus petite idée de leur arriération mentale. 

Mais je m'en fous. Que les prêtres en profitent, que tout le monde se rince, vous boirez à ma santé.

Les ambassadeurs s'organisent en quinzaines. Une passion témoin, comme un " appartement témoin".

" Rien ne me lasse comme le silence. Il s'y installe des habitudes de cliquetis, des cris d'oiseaux, un monde idéal"
(Ibn Al Mashoud XIème siècle)

Je rêve, parfois.
Frontière,
Et encore...

Mais je m'en fous. J'ai renoncé à désespérer, ça me donne de la sinusite. L'univers d'en-dessous "pète un câble", ils agitent frénétiquement leurs toys en aspirant le Noël final.  Le TSO payé par la CMU, ils astiquent leur non-sens pour s'éblouir l'analogique et le numérique. Hélas, le retraité perdure, c'est le Waterloo des états-généraux, écopons ce qu'il en reste, ça fera toujours des virgules.

On devrait rétablir la demande de dispense au Pape pour divorcer, tiens, ça freinerait la chute. Et par écrit, pas par email. Et à la plume, ça freinerait un peu tout ça.

Je regarde Noël à travers ses avocats, et les branches m'empêchent d'avancer. Les cauchemars fument dans mes veines. Attaturk !


C'est cela ils sont là, à l'intérieur. Au chaud, par delà les neiges, par delà les nuits.  Je passe sous la lune, je suis loin je suis bien.

Je ne suis pas invitée à la fête, mais ce n'est pas grave. Leurs fêtes me donnent la nausée. Mais cela fait longtemps que je n'ai pas parlé à quelqu'un. Il faudrait que je sorte.

Je pourrais dire que j'entends beaucoup dans le poste dire qu'il faut libérer la parole des femmes. Il y en qu'on n'entend pas, des femmes, apparemment parce que leur parole n'a pas été libérée, c'est celles qui ont dit non à Grosporcstein, et donc qui n'ont pas eu de rôle, et qui se battent pour une petite carrière à Hollywood.

Comme elles ne sont pas connues et qu'on ne les entend pas, on ne sait pas combien elles sont, celles qui ont simplement dit non à la corruption, qui sait, elles sont peut-êtres plus nombreuses que les autres ? Mais leur parole n'a pas été libérée, sans doute, c'est pour ça qu'on en entend aucune dire  " Ben moi j'ai refusé de monter dans sa chambre, je savais ce qui allait se passer, comme les autres. Du coup, je n'ai pas eu le rôle".

Leurs fêtes me donnent la nausée. Je pourrais vomir sur la fourmilière, mais je lai déjà fait. Elles adorent ça.

 Je pourrais dire que j'ai ramassé des châtaignes, que j'ai ouvert ces merveilles d'architecture, avec des gants épais de respect, que j'ai découvert un bijou tout mou, tout serré, un amour de beauté avec lequel j'ai fusionné tout entière, me parant de ces coques et de ces épines. Et je le dis.


dimanche 3 septembre 2017

Le texticide

J'aurais pu dire que j'ai constaté avec grand plaisir que France Culture a recommencé sa mission humanitaire d'été. Le thème de cette campagne a pour slogan " Même les gols peuvent comprendre la philo, la preuve Michel Onfray vous l'explique". 

Il en va un peu de la philo comme de la spiritualité à la Mathieu Ricard et autres moines de supermarché avec ouvrages en têtes de gondole, pour deux boîtes de sardines achetées, " Zevaibientouvabien" de Christophe André offert. Mais enfin, il faut bien des goyim pour tenir le commerce de détail, et des vulgarisateurs pour conforter le bourgeois dans ses inquiétudes.

Ce serait drôle si ce n'était pathétique, comme d'habitude, si ce brave homme avait conservé la capote du philosophe, c'est à dire la première précaution hygiénique, celle de douter avant que de véhiculer ses préjugés sur la structure de l'univers et de la réalité, au sujet desquels il n'est pas plus avancé que quiconque, rassurons nos auditeurs.
Le philosophe normal n'en sait guère plus que la moyenne, mais au moins il en doute. Le contre-philosophe, lui, a oublié le principe élémentaire qui est de se dire " Je ne connais rien de la façon dont l'univers est fait, je ne sais rien de plus que mes semblables sur ce qui se passe avant et après la vie, et donc je me tais". 
Freud a rangé depuis longtemps les préoccupations spirituelles au rang des consolations, il n'y a aucun doute là-dessus, on l'a lu. Maintenant pour ce qui est du fonds, personne n'en sait rien, et là où vont les NDE, Onfray n'a rien à en dire de plus que les autres.

Bref, j'aurais pu dire cela mais je m'en fous.

J'aurais pu dire que je me demande si aimer quelqu'un, ce n'est pas avoir une immense faiblesses pour ses défauts. Amoureuse, vraiment amoureuse, ce ne sont pas les qualités de l'autre qui me fascinent mais ses failles, ses ornières dans lesquelles il tombe, obstination que j'ai moi la faiblesse de prendre pour de la grandeur.
Parce que quelque chose quelque part, l'une de leurs dimensions résonnent en moi. Peut-être parce que j'aimerais en être la cause, ou l'objet.
Ou parce que je rêve d'avoir ce défaut. C'est ce qui jette de l'huile sur le feu des scènes de jalousie, ce " mais qu'est-ce que tu lui trouves ? "
Car bien sûr quelque part inconsciemment, on voit le piège. On voit bien que ce qu'on aime est un défaut, qu'on est fascinée par le côté abîmé du fruit, qu'on envie l'abeille qui s'en repaît sans complexe.

J'aurais pu dire cela mais je m'en fous.

J'aurais pu dire que l'amour, comme le disait si bien Lacan d'autre manière, c'est quelque chose qui n'est jamais retourné. Sans doute parce qu'en première instance, la demande vise, avec une inexplicable intelligence des lieux, ce que l'autre ne peut pas donner.
Pour maintenir la tension du désir, l'amour va viser précisément cette région de faiblesse, cet endroit où l'autre, s'il donnait droit à la demande, se sentirait changé.
C'est pour cela que les religions demandent aussi que l'amour de Dieu se plie à ce " qu'Il croisse et que je disparaisse". L'amour mystique est ainsi exclusif des autres, comme l'Amour.

" Ce qu'il ne peut pas me donner ". Voilà ce que je veux, et qui sera, dans les amours de bas-étage, assimilé au sexe, et suffit à maintenir la tension bien assez longtemps pour que la fonction de reproduction y remplisse sa mission.

A la marge de cela, il y a la morale. Les Bonnie & Clyde, tout le romantisme de ceux qui brûlent la vie par les deux bouts. Et puis encore  la marge, un peu plus de morale, ou un peu moins. J'ai vu des gens dénués de morale. En fait, ce n'est pas plus drôle que le reste.
Ce n'est pas de voir brûler le bâtiment qui est jouissif, c'est d'y mettre le feu. Ensuite, détruit pour détruit, que ce soit détruit par la lente déréliction de la vie convenue ou bien par la brutale abolition de la folie, aucune importance.

Il y aurait bien un couple de divinités, se perdant dans cette damnation. Le désir nous domine, la tension du fantasme nous tire toujours plus loin, comme le coureur de Marathon, il nous livre à une course qui nous épuise.

Le désir est un poison dont on se verse à soi-même de grandes lampées, parce qu'on aime aussi son défaut, cette capacité de nous brûler la gorge, de réduire notre temps en cendres, notre vie à néant. Il tire le miroir que nous suivons hébétés.

J'aimerais avoir tes défauts, et ta compagnie me donne l'illusion que je vais devenir toi, illusion de l'identification, mimesis, mais quelle alchimie secrète a présidé à cette adhésion ? Quelle décision nous y pousse ? Pourquoi ressembler à ce qu'il y a de mal et de faible en toi, à ce que je sais être mal et faible ?

Comme si le secret état caché là, dans tes yeux clairs, dans une défaite toujours plus prononcée. Comme si la vraie victoire était ma propre destruction, que je m'humilie pour qu'il augmente, quoi ? Le dieu Amour.


J'aurais pu dire cela, mais je m'en fous.

Suite à une émission d'Adèle Van Reeth (1), j'aurais pu dire que le débat sur le transhumanisme est décidément bien délicat. On pourrait dire que ce qui manque à un robot, c'est la conscience, au sens où, si l'on vous demandait de blesser un enfant, vous répondriez quelque chose comme : " En conscience, je ne peux faire cela", ou bien encore " Je ne peux pas, j'ai une conscience". La conscience morale, donc.

Après Frankenstein, la série des Terminator avant abordé cette question. Si on lui tourne l'interrupteur sur " kill", le robot tue sans se poser de question, et sans possibilité de regard. Il ne peut se changer lui-même. Un robot peut-il décider de désobéir s'il estime que ce qu'on lui demande de faire n'est " pas bien " ? Mais les soldats nazis dans les camps de la mort le pouvaient-ils ?
Et plus près de nous, un policier anti-émeute dans une dictature le peut-il ?

Le robot nous survit dans bien des circonstances, et on ne sait pas qui le contrôle, voilà les deux racines de la peur qu'on peut légitimement éprouver à son égard. Quelqu'un qui vous survit vous contrôle quelque part. Donc vous ne savez pas qui contrôle celui qui vous contrôle et cette sujétion est anxiogène.

Comme d'habitude, le problème se réglera par un manque de régulation, et les robots seront là avant qu'on nous ai donné le loisir d'en discuter.


J'aurais pu dire cela, mais je m'en fous.

J'aurais pu dire que je viens d'apprendre à l'occasion de la rentrée que, dans les collèges, les enfants peuvent demander à déplacer les cours si cela les arrange. Comme d'autres personnes ont aussi ce pouvoir, le bureau du proviseur adjoint est transformé en salle des réclamations, en bureau des plaidoiries pour manque de respect et autres faits de délinquance mineure.

Les locaux de l'administration servant à gérer les doléances de chacun en matière de confort (rappelons au passage que les élèves ont maintenant la possibilité d'exprimer des choix quant à la présence de tel de leur camarade dans leur classe lors de sa composition...) se transforme en cour des miracles.


Ce que je veux dire par là, c'est deux choses. La première c'est que les moyens techniques ouvrent la voie aux changements de mœurs. Si le proviseur ne pouvait pas, via les réseaux électroniques, diffuser la nouvelle de changement d'horaire de cours, que les élèves consultent à l'heure où ces derniers devraient dormir, le proviseur n'aurait pas le loisir de changer les horaires de cour la veille.

La seconde, c'est que lorsqu'on les interroge sur les raisons de ces changements d'horaire, les élèves répondent que c'est pour tasser les cours lorsque des trous se créent. Cela me permet de revenir au gain de temps procuré par le progrès et ses techniques.

Les vendeurs de progrès ont toujours vanté le gain de temps apporté par leurs technologies. Ce qui m'intrigue, c'est que si on mettant bout à bout le temps que nous ont fait gagner la voiture, l'ascenseur, le téléphone, l'ordinateur, Internet, le smartphone, le déplacement de cours express propagé par Twitter, on devrait avoir un tel temps libre cumulé qu'on verrait les gens dormir toute la journée sur la pelouse.

Or il n'en est rien. Ils sont toujours à la bourre sur tout. Que font-ils donc de tout ce temps libre ?
Eh bien ils regardent des Youtubeurs leur expliquer par le menu pendant des heures les quelques conseils qu'un manuel de morale expose en quelques lignes. Mais cela évite d'apprendre à lire, j'avoue. Encore du temps de sauvé.

Ces chamanes des temps modernes, qui dictent aux jeunes filles la couleur de leurs pompes et de leur maquillage, qui disent aux garçons ce qui craint et ce qu'il faut faire domestiquent à eux seuls, gentiment dans leur coin sans qu'on s'en aperçoive, des millions d'ados planqués sous leur couette la nuit.

Ces semi-crétins sortis de rien distillent leurs précieux conseils sous forme de banalités qui se veulent décontractées, d'opinions convenues qui ne véhiculent que les préjugés du temps, c'est pas cool d'être homophobe, faut avoir les mocassins à la mode et les cheveux courts, pien tékachés zur la nuqueee et les danbeee, genre jeunesse hitlérienne, si ce n'était la barbiche proprette.

Ils décident qui est beauf et qui ne l'est pas, ce qui se fait ou pas, tout en restant soigneusement dans le conforme sans un poil qui dépasse pour ne pas se faire virer de Youtube. Les pseudo-guerres de clash ne sont que des conflits d'audience, jamais d'idéologie, puisque le conformisme règne.
Ces crétins regardent sagement sur leur smartphone des vidéos leur expliquant que leurs joujoux technologiques  détruisent leur planète mais peu nous chaut, n'est-ce pas, l'important est d'avoir ces fameuses basket chinoises au bout des pieds. (2)

J'aurais pu dire cela, mais à ma grande honte, je n'ai rien à foutre de cette génération de décérébrés caresseurs de coltan qui se font lessiver le cerveau, qu'ils crèvent.

Non, j'ai plus drôle, en fait :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/ariege/foix/ariege-village-du-carla-bayle-repaire-artistes-pas-seulement-1309187.html

Ce site servira de martyre pour les millions d'initiatives de ce genre, et particulièrement celles qui fleurissent l'été dans les villages. Il est très curieux que lorsqu'un village se meurt, ce soit à l'art et à la culture qu'on demande de crier " Non, regardez, je ne suis pas mort, je bouge encore", après que des décennies de conseils municipaux agriculteurs-chasseurs se soient échinés à couper les vivres à la culture, au profit de l'épandage de pesticides et autres poisons sur le maïs à cochons.


Encore heureux. Sinon ce chiendent qu'est la sous-culture de province eût prospéré dans des proportions inimaginables. La sous-culture de province, c'est comme les nichoirs à oiseaux : si on en construit, des oiseaux finissent par s'y installer. Les salles des fêtes, c'est pareil. Si on organise des expos, cela finit par attirer des " artistes".

Le problème de tout programmateur de culture, c'est de trouver des gens suffisamment originaux pour produire quelque chose d'inhabituel pour les incultes qui viendront, mais suffisamment conformistes pour ne choquer personne. Ce sont les " artistes".

De l'autre côté on a " le public". Des gens tellement décérébrés qu'ils s'étonnent sur le mode : " mais où allez-vous chercher tout cela", à la moindre entorse au ronron quotidien, mais assez incultes pour ne pas voir que cela a été fait cent fois.

Et c'est là que le bât blesse. Si " l'artiste " avait pris la peine de lire un petit Que sais-je d'histoire de l'art...

Alors, on me rétorque que peut-être, sans doute, mais que cela lui fait du bien à lui, dans sa problématique à elle et son parcours de vie à elle, ça lui fait du bien de le refaire à sa sauce.
 Certes...

Cela n'apporte rien en soi, et cela ne dialogue avec rien de précédent dans l'histoire de l'art. On est pas obligé de le regarder, d'où le public de retraités désœuvrés de ces lieux de sous-culture.



Que répondre à de tels arguments ? Les jeunes se font lessiver la tête sans se poser la moindre question, mais si c'est important pour eux, il n'y a rien à redire. Les vieux déballent leurs intimités banales sans référence, mais si ça leur fait du bien, il n'y a rien à redire.

D'un côté on a l'art de maternelle produit par des vieux, je ne sais rien mais je m'exprime, et de l'autre des activités d'EHPAD produites par des jeunes, je ne comprends rien à ce que je fais mais c'est important pour moi.

Alors on me dit que l'art ce n'est pas forcément la nouveauté. On me dit qu'à preuve, l'art contemporain est plein de fous qui tentent n'importe quoi, du moment que cela comble une case vide, et que ça n'a aucun sens. C'est même à ça qu'on les reconnaît.

Certes... Que répondre à un tel argument ? Rien de nouveau sous le soleil. Le mieux est donc de se dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, et de les laisser vivre.

Voilà, laissons les vivre et faisons un texte texticide, ça va nous ambiancer. Hier soir j'ai vu Bianca de Nanni Moretti. Il fait partie de ces cinéastes qui ne font de films que sur lui-même. C'est une longue autobiographie que son œuvre. Soit on l'aime, soit on déteste son œuvre.

Cela m'a consolée du Vous allez rencontrer... de Woody Allen, que j'ai trouvé un peu au-dessous de la normale de ses films.

(1) Que je descends peu à peu de son piédestal. C'est sympa de voir des jeunes femmes discuter cybernétique alors qu'on invite toujours des vieux birbes sur ce sujet, mais enfin, il ne faut pas que ça tourne à la conversation de salon non plus. Le transhumanisme est un vrai sujet philosophique qui mérite plus que du thé et des petits gâteaux.
La problématique dans Frankenstein n'est pas seulement ce qu'une vague tradition populaire a retenu, à savoir la créature qui se retourne contre son créateur, mais bien la question du bonheur.
C'est une question qui se pose à tout parent, de robot ou autre.

(2) Ce qui est en effet saisissant dans tout cela, c'est bien sûr que tout se déroule dans une hémiplégie cérébrale totale.
Je m'explique. Je ne sais plus qui dans les écrivains ou philosophes français avait un frère. Jeunes lui et son frère se demandaient qui dans sa vie prendrait la voie matérielle et la voie spirituelle.
Aujourd'hui la question n'aurait plus sa place. La moitié spirituelle ayant disparu, un jeune se demande s'il va choisir entre la voie matérielle et la voie matérielle.
Bien sûr cette hémiplégie n'est pas vécue en tant que telle. On croit toujours que notre portion des possibles représente l'ensemble de l'univers. Un jeune choisit aujourd'hui entre chef de produit yaourt et chef de produit savon en pensant qu'il a parcouru l'espace des possibles.
Et c'est ça le drame de ces jeunes Youtubers ignares, c'est qu'ils véhiculent dans l'esprit des jeunes la vision d'un monde qui se limite aux rayons d'un Prisunic.


dimanche 20 août 2017

Devinette

Il se passe de drôles de choses lors de ces réunions à la préfecture de région. Le Directeur de Cabinet n’est pas encore là, la réunion prend du retard et commence sans lui. Le représentant de la CGS sort au bout de quelques minutes et ne sait que penser d’une telle embrouille… Chacun campe sur ses positions et rien n’avance. Que penser d’un tel conflit ? Que dire de tels comportements de gens responsables ?

La situation se bloque d’elle-même ! La réunion d’hier en fin d’après-midi semble n’avoir pas apporté grand-chose au moulin des revendications. C’est le sentiment qui se dégage. Aussi, dans un tel contexte, la mobilisation faiblit. Les cinq personnes incriminées encaissent ! Il semble que la direction joue la montre, comme pour se prémunir d’un quelconque arrêt de jeu qui n’avantagerait personne. On se demande ce que veulent les responsables devant des dossiers vides ?
Un salarié plante devant la préfecture : « A croire qu’il veulent que quelqu’un craque, fasse une bêtise pour envenimer la situation. Il faut croire que ce fameux dossier ne contient que des con…ies ! On s’en doute, la direction cherche une sortie de crise mais nous ne marchons pas, nous ne pouvons pas accepter de tels propos sans absolument aucun foncement… Ils ont vu grand, qu’ils assument…»


La déléguée quitte la salle…

Les délégués du syndicat TCS sont au cœur de la bataille, ils se battent avec leurs armes et leur cœur, ils défendent cinq personnes qui semblent au bout du rouleau et veulent réussir tant leur mission est importante. Ils le crient : « ils n’on rien à se reprocher, pourquoi les harceler à ce point ? »

Alors ils font partie de la médiation, ils espèrent, ils attendent, ils parlent, arrangent, discutent, mais rien ne sort, rien ne vient étayer leurs vérités, ils craquent parfois mais se ressaisissent et font jouer leurs arguments. Et ces derniers sont solides. La direction ne semble même pas comprendre ce qu’ils demandent. Et fait, ils font semblant de ne pas comprendre, qui sait ? L’exaspération s’empare de tous et les nerfs lâchent. D’aucuns se lèvent et quittent la salle. La direction, imperturbable, ne bouge pas. Joue- t- elle sur le moral des troupes ? Nul ne le sait. Une chose est certaine ; c’est le statu quo ! Personne ne bouge. Il y a incontestablement blocage.

Que se passera –t-il ce mardi matin ?
On se le demande ?
Villes et aéroports bloqués comme il se murmurait lundi soir ?

Manifestations spectaculaires en plus en centre ville et ailleurs ?

La secrétaire du SGS, Mme Dupond, s’en est allée occuper la Direccte avec la ferme intention de continuer la lutte.

Jeudi, il y a une session à l’assemblée. La marée des récalcitrants va-telle déferler sur le cours Garibaldi ?

Il y a de fortes chances !




Alors, devinette, c'est où, c'est quoi ?

Un peu partout ?

Ce qui provoque un fou-rire inextinguible, ce sont les efforts que nous déployons pour refuser ces évidences. Comme un névrosé que sa maladie punit en disant " Ah tu veux m"ignorer, eh bien je vais te montrer ma puissance en courbant ton échine au dessus de ton tiroir à chaussettes pour te les faire compter et recompter, en boucle toute la journée", nos écrans nous renvoient en continu les images d'une civilisation qui ne peut plus se retenir de dire la vérité, comme un exhibitionniste désemparé qui ne comprend pas pourquoi on lui reproche ses tentatives de dialogue.
Nous cherchons l'urgence de " préserver les enfants ", comme s'il fallait leur épargner la honte de découvrir le monde adulte, ce qui est le but de leur éducation, nous préférons mettre des portiques électroniques que d"apprendre à vivre à ceux dont les rayons X sont censés nous protéger, faire taire les pauvres en achetant la paix sociale à prix d'or plutôt que de financer leur dignité

jeudi 1 juin 2017

Hommes seuls, passez votre chemin...

Ainsi se finissait une annonce de site de rencontres, écrite par une femme, plus pathétique encore que les autres. Ayant vilipendé comme il se doit les " rencontres d'un soir ", ce qui ne se fait plus que sur les sites vieillots, intello et réacs, elle terminait par ce merveilleux paradoxe.
Car qu'espère-t-elle trouver sur un site de rencontres sinon des hommes seuls ? Et si tous les gens qu'elle rencontre s'ennuient d'elle dès le lendemain ? Mais non, c'est chaîne et banc de nage obligatoires pour le temps du mariage, the song remains the same...


Alors, en face on a ça, de la part de fins connaisseurs de la psychologie féminine (et masculine :)



Les sites de rencontres, quand ils mentionnent une vocation autre que la " elevator baise", cellei qui se fait dans les meilleurs délais sur le modèle du pitch de présentation de start-up, ont en effet hâte d'éliminer " celles qui ne veulent pas", afin de faciliter le travail à leurs membres. 

On a même :

Cette fin tragique pourrait être celle d'un grand nombre d'annonces comportant des phrases telles que : " cherche homme doux, attentionné (à moi), discret, charmant, cherchant à me plaire (à moi, pas aux autres), cultivé, fin, charmant, raffiné, attentionné (surtout à moi), qui saura me charmer, ce qui n'est pas évident, parce que je vous préviens en général je déteste les hommes ces gros porcs".

Nombre d'annonces se termine par une tape sur la croupe du genre " Messieurs, à vos claviers pour qui saura me plaire". Au mieux. Au pire on a une litanie de complaintes contre les hommes méchants mal élevés, égoïstes qui veulent que baiser, qui boivent qui fument, alors qu'ils ont moi, ce trésor à découvrir, cette montagne de talents"

Talents multiples que l'homme devra aller chercher au fond de la grotte en assassinant force dragons.

L'homme est un bourrin à qui il faut faire passer un parcours d'obstacles pour éprouver sa bravoure, la dureté de ses muscles et de son sexe, l'épaisseur de son portefeuille, sa propension à ouvrir la portière de la voiture aux dames, à compatir quand elles se sentent en humeur de pleurnicher, à se souvenir des innombrables dates aux auxquelles il faut leur offrir des fleurs, ainsi que des occasions de les inviter au restaurant, à danser, au bord de la mer, qui ne manquera pas de s'accompagner de déclarations d'amour, de bijoux ou de dessous fripons, voire tout à la fois, afin d'être doux, attentionné, attaché etc.

Et tout ça pour quoi ? Pour, attention, seulement si l'étalon a bien surmonté tous les obstacles, a coché bon à toutes les cases, pour avoir accès à quoi, au graal au plus du plus si affinités, au trésor que je suis .En résumé, à leur cul. ce qu'elles ont de mieux à monnayer dans l'existence. Après, mon charme suffit, puisque mon compagnon enamouré aura la conversation qui va bien, cf. mon annonce.

C'est vraiment prendre les hommes pour les crétins qu'ils sont bien souvent, mais pas toujours. Or c'est précisément le pas toujours qu'elles espèrent pêcher, avec leur annonce bien profilée spécial crétin. Quand le gros naze encravaté avec la chevalière et le baise en ville aura suffisamment trimballé madame dans sa Clio, en lui faisant respirer sa lotion coiffante pétrole Hahan bleu, il aura le droit de lui conter fleurette derrière l'oreille avant de la fourrer à l'endroit qui convient.
Et là, basculement total. Cet homme, dont la moindre ombre de sexualité provoquait foudres et dénonciations dans l'annonce, le moine abstinent qui ne vient pas là pour ça, qui vient là pour échanger de tendres confidences, alors là, oublié fini, c'était bien gentil tout ça, mais faut qu'il se transforme en super gorille au rut ininterrompu, faut honorer Madame jouiir et nuiiiiit sinon hop, direction le sexologue, comment ça on n'a plus envie de la rombière, ferait beau voir.

Je ne suis pas idiote, je sais que certaines femmes aiment qu'on leur fasse la cour très longtemps pour " le faire attendre", c'est meilleur, qu'on parle d'autre chose, et puis, après le dessert, ou plutôt non entre le dessert et la poire, enfin bref, quand ça va bien au milieu de la nausée de fromage, voir leur mec se transformer en superman du plumard, tout ça pour se plaindre d'un orgasme qui ne va guère plus loin que de quelques minutes, au mieux.

Ce qui est marrant, c'est le côté " camp d'en face " de toute cette affaire. On peut supposer que les femmes d'un certain âge qui passent ce genre d'annonce ont eu un peu d'expérience de la vie. Et pourtant, elles en sont toujours à polir encore les clichés les plus usés, au lieu de parler de personne à personne.

A propos de " camp d'en face", je parlais récemment des lieux de parole et d'échange des femmes, depuis les chants tribaux des brodeuses jusqu'aux papotages autour d'une tasse de thé et on m'a dit " Et les hommes ? ". J'ai répondu qu'ils devaient sans doute se retrouver au bistrot pour picoler. Et là je me suis demandée où sont les lieux d'échanges entre les deux communautés ?

Et de là je me suis dit " Mais pour se dire quoi ? " Et j'ai commencé à me dire que l'échange entre les hommes et les femmes, en tant que groupes, se limite au discours amoureux.

Où entend-on " Vous les femmes", ou bien encore " Nous les hommes ", à part dans quelque roucoulade hispanisante ? Où l'entend-on de façon sérieuse, collective, décidée à partager la gestion de la Polis ? A part justement sur les sites de rencontres, où il n'y a qu'un lit à partager. Le territoire de la Polis se résume à une paire de draps et un traversin. 

J'y reviendrai. Bon, ceci dit, un jour on se rendra compte à quel point les progrès de l'informatique ont apporté de crédit aux crétins des grammaires computationnelles qui n'ont rien compris à rien, et à quel point ces crétins, eux-mêmes héritiers de précédents crétins du Cercle de Vienne et autres positivisme logique, empirisme logique ou néopositivisme ont enfumé le XXème siècle.
Ces physiciens et autres " scientifiques  " bornés nous ont apporté ce qu'apporte toujours la Science quand elle se mêle de philosophie : le retard mental. Des " babus " les collégiens en mettent chaque année mille nouveaux en circulation de par le monde, et ils fonctionnent aussi bien que le " cosinus" que les autres ont appris à la même époque de leur vie.

vendredi 26 mai 2017

Fouillis en vrac

Une peu de conscience réflexive ne fait de mal à personne, surtout lorsqu'il s'agit des autres. Je voudrais donc vous signaler cet article https://blog.monolecte.fr/2017/04/19/agents-de-dispersion/  d'Agnès Maillard, qui soulève quelques questions sur l'édition numérique. 

J'ai perdu tous mes posts sur Webzinemaker, et je n'ai de Silentcamp que les sauvegardes moisies qu'autorisait Dotclear. Je dois les remonter depuis 2012. J'ai sauvé de rares poèmes de mon amie Dehors. Elle avait écrit ces textes sur un site de rencontre par affinités édité par le journal Le Parisien. Ce site permet aux membres de publier des écrits en guise de critique littéraire, lesquels prennent souvent la forme de créations pures. Lorsqu'elle a supprimé son compte, a disparu en même temps la possibilité d'accéder à ses écrits.

Il est difficile à l'heure actuelle de savoir si d'autres poèmes d'elle ont été récupérés. Il n'est pas impossible qu'elle même l'ait fait. Mon ami John Moullard, immense plasticien du XXIIIème siècle, a récemment perdu quelques pièces magnifiques. Le Fernand Chocapic semble définitivement sauvé des eaux, Dieu soit loué (à la journée, toute éternité commencée est due) J'ai aimé ça., et je secoue un peu le cocotier blogueur, par exemple chez mon ami Alen Leoz,  pour savoir ce qui retient les auteurs de sauvegarder leurs œuvres, que ce soit sur papier ou autre. Ou ce qui les y pousse.

Curieusement, je trouve moins de gens préoccupés du papier que je l'anticipais.

Tout cela pose plus généralement la question de la sauvegarde volontaire ou non, de la pensée à l'heure où sa trace se laisse sur des mémoires électroniques, sur des supports dont l'auteur n'a pas le contrôle, et selon des processus qui échappent à toute règle hormis le bon vouloir du tenancier du site.

On peut dire en ce sens qu'une personne qui a sa propre instance Wordpress ou autre, à une adresse dont elle possède le nom de domaine, sur sa propre machine dont elle paye l'hébergement dans un data-center privé voit le risque diminuer, si elle fait des sauvegardes correctes.

Je découvre avec amusement les fausses dates de naissance que je donnais lors de la création de mes blogs, pour faire croire à Google que j'étais majeure. Je me souviens d'un compte supprimé pour avoir mis la vraie date par erreur après plusieurs articles.

Les jeunes qui n'ont rien à foutre de tout cela, créent une douzaine de faux comptes Youtube comme un rien,  juste pour pourrir quelques instants un pote de quelques commentaires assassins.  Les jeunes sont joueurs, ils ont vu qu'on leur proposait un grand jeu vidéo où ils doivent sauter par dessus les étoiles mangeuses d'accès s'ils veulent avoir leur contenu. Ils sont devenus très forts. Moi-même à l'occasion je n'hésite pas à utiliser quelque logiciel contre des gens qui prétendent s'approprier l’œuvre de Léonard ou autres génies ayant produit pour l'humanité (1) avant que l'arrière-grand mère de leur arrière-grand mère ait songé à naître, n'est-ce pas.

Sur l'article d'Agnès Maillard, si on veut répondre, la machine écrit "Veuillez renseigner les champs marqué par  " "

Vous avez sûrement remarqué que les formulaires en ligne  vérifient de façon de plus en plus drastique les choses fantaisistes qu'on mettait en matière d'adresse mail. Combien de temps encore pourrons-nous tromper la machine sur qui nous sommes réellement ?

Mais que veut dire finalement sauvegarder ? Les archivistes savent que cette petite question soulève des tonnes de réflexions philosophiques.  

Sauvegarder pour qui et pourquoi ? Les questions percolent par les nouveaux canaux. En admettant qu'on n'ait plus accès à la philosophie grecque, ils la redécouvriront dans d'autres termes. Si après tout cela empêche que dans le temps d'une seule vie, on arrive comme on a pu le faire au temps des livres à l'autre bout des terres habitées, cela n'est peut-être pas plus mal. 

Cela nous conduit à la frénésie de numérisation qui saisit plusieurs institutions artistiques ou culturelles. C'est très bien. On peut regretter qu'il s'agisse souvent de fantômes d'un savoir mort. (Sans parler des millions investis par le MCC dans des scans de masse, confiés bien entendu au prestataire le moins disant par des gens qui ne savent pas qu'il y a des qualités de DVD qui diffèrent selon le prix. Moins cher, toujours moins cher pour la culture. On scanne telle tapisserie en 40 milliards de pixels, mais on ne sait plus faire un colophon, et on s'habille d'élasthanne pondu par l'usine de la planète. C'est très bien d'admirer des savoir-faire qu'on détruit encore plus vite que les espèces animales dont nous sommes. Tout ça parce qu'on n'a plus le temps. 

Speed-dating, ça me rappelle que les anglais disaient un " rendez-vous " pour différencier une rencontre amoureuse d'un appointment avec le dentiste. Maintenant c les djeunz qui disent " le premier date ". Ah ah ah. Ils en font des modes d'emploi sur les rézosocio, c'est l'industrie du datagramme au service du sexe numérique.


C'est devenu LE leitmotiv. On n'a plus le temps. Pourtant, depuis le temps que les machines nous promettent de nous en faire gagner, on devrait en avoir à revendre. Ah mais le temps de quoi faire, voilà la question. Peut-être qu'en consacrant les 150 par mois qu'ils passent devant la télé à apprendre la broderie, on aurait encore de beaux vêtements à se mettre...

Donc, on laisse la production aux machines, parce qu'elles travaillent sans se poser de questions, mais du coup il faut bien occuper les gens, donc les coller devant un écran de leur naissance à leur mort. La matrice, le jeu vidéo ultime, etc. tout cela est connu.

Ce qui est surtout intéressant dans tout cela, c'est le consensus. J'entendais à la radio un journaliste s'exclamer " Vous vous rendez compte, si on faisait ainsi telle chose, on pourrait augmenter le PIB de 150 milliards d'euros". Ils avaient tous les yeux brillants de gourmandise. Ils ont défailli d'émotion à l'idée. En réalité, personne n'a rien à foutre d'augmenter le PIB, ça ne sert que des dividendes en accélérant la destruction. Mais c'est un donné immédiat de la conscience. 

Si nous étions au XVIIIème et qu'on dise " Ah, magnifique, ce procédé va nous permettre d'accélérer la traite des noirs et de déporter 150.000 esclaves de plus", tout le monde applaudirait. Si on sortait cela aujourd'hui, tout le monde hurlerait. On vient de larmoyer potilicorrectement sur le sujet dans les quartiers chics de la capitale. (2)
Mais c'est exactement la même chose. Augmenter le PIB n'est pas un bien en soi, mais plutôt une simple option de politique économique. Seulement tellement intégrée dans le consensus qu'elle en est " hors critique". Cela fait des millions d'esclaves industriels dans les pays " émergents " qu'on prend soin de maintenir la tête sous l'eau pour qu'ils acceptent leur exploitation. 

Le type qui proposait de taxer le travail des robots pour augmenter le revenu des gens a fait 6 % 94 % préfèrent qu'on taxe le travail humain pour aider les robots à rester " compétitifs". Les vendeurs de moulinex à machines outils fabriquant des cartes à puces pour chaînes de montage de voitures doivent s'en pisser sur les transistors de rire.

A propos de radio, je vous recommande l'émission des Pieds sur Terre consacrée à Tefal. Edifiant... 

Dans le cyber-espace, personne ne vous entend blogger. Tant que j'ai l'élan d'avoir enfoncé tous ces truismes ouverts, je vais poser une question : " Où est le discours entre les hommes et les femmes ? "

J'y reviendrai, donc. Ce tapis de feuilles mortes fut là pour dissimuler le piège de la Naissance de l’Écriture du Désastre.  Nous sommes, mais ne l'avons nous pas toujours été, en attente. Avant de partir, nous reviennent ceux qui ont été là-bas, au pied de la falaise, aux frontières du désastre. Le désastre n'a pas de majuscule, il ne commence pas, il était là avant l'écriture, et il y est toujours, dedans comme en dehors. La pensée et l'écriture. Donc, avant que de nous lever, nous voyons passer ceux qui reviennent.

Moi j'ai essayé de mettre des images pour sauver du désastre. Je fais allusion à un blog duquel j'étais la seule lectrice autorisée. Google a sucré ce blog (3). Peut-être à cause des photos.

Mais elle n'avaient rien de plus gore que ce à quoi Google offre accès en un click. Hypocrisie

Du fait que c'était hébergé sous leur égide, au nom du Cloud ?. Peut-être. Mais tout de même. Je m'interroge Ont-ils demandé leur avis à un francophone, qui, épouvanté, a corroboré les impressions du robot détecteur de fente apparente ? J'aimerais tant le savoir.

J'aimerais savoir si c'est le discours qui a " enfoncé le clou ". Si c'est le cas, cela signifie que le potentiel terroriste de cette poésie est passé à la lecture. C'est à dire que ces images somme toute innocentes se sont révélées plus qu'obscènes à la lecture de leur commentaire. Si c'est le cas, j'en suis très fière.

Ici aussi je suis chez G et je dois être prudente. Je dois me fondre dans le chaos numérique. Tenter cet exploit que survivent en libre accès des propositions indécentes. Il est d'ailleurs notable que la veille de la descente de la gestapo G-zie, je parlais d'aller me faire héberger dans l'oignon. Est-ce que cela a influé ? Enfin, en tout cas c'est fait, j'ai une BBS là-bas maintenant.
Rudimentaire, mais je pense qu'ils auraient du mal à la faire supprimer. En revanche, je n'ai aucun espoir sur sa durée de vie, ce qui nous ramène au début.

Faudra-t-il désormais compter uniquement sur des exemplaires papier qui circulent sous le manteau entre amis pour avoir à la fois un minimum de liberté d'expression et un minimum de sécurité et de pérennité ? Si c'est le cas, on revient en 1943, quoâââ.

(1 ) Je sais bien que ces gens travaillaient sur commande, mais il a été de tout temps admis qu'au bout d'un moment, le savoir doit retomber sans droits de douane dans les mains du peuple et nourrir la création nouvelle.

Il n'est peut-être pas étranger d'ailleurs non plus à ma désactivation  ce fait que je me tamponne des droits d'auteur et autres DRM hurlés par G-reich. La plupart de mes vidéos sont en accès privé, et si un gars se prétend propriétaire de Bach au prétexte qu'il a réussi à faire interdire toutes les autres performances, c'est que le problème est dans sa tête de nazi, pas dans la mienne. S'il n'en reste qu'une à jouer du Bach sans payer qui que ce soit, ce sera moi.Et c'est itou pour les autres compositeurs, et ça vaut également pour les reproductions de tableaux, de vidéos, de sculptures etc.  Je pille, je vole, j'éparpille. Et pourquoi pas interdire aux autres le blue, ou les carrreaux, ou la syllabe " de " ? Non, mais cette brevetomanie devient pathologique.

(2) C'est comme le terroriste qui vient de tuer 22 personnes. Je pense qu'il a son cierge dans toutes les capitales du monde, où au prétexte de faire des " taskforce " contre la " lâcheté  abominable", on va enfin pouvoir remplir les rues de policiers, de militaires et de barbouzes comme Pinochet ni aucun dictateur ou junte n'aurait osé en rêver. Si des fois un working-poor (nouveau mot pour " prolétaire")  se rebellait contre la flexisécurité qui permet de l'exploiter légalement branche par branche.

(3) ¨Pour ceux qui ont accès aux archives, il s'agissait de Juegos y Regalos, devenu Defixiones Tabella, en accès fermé également.




mardi 4 avril 2017

Façons de faire

France Info est trop occupée à parler politique pour avoir mentionné que la police de Pékin aurait pu fermer le blog de John Moullard. Mais elle ne l'a pas fait, car il est dans ses habitudes de donner un motif, fût-ce bidon, au dissident qu'on déporte. 

Elle a donc confié le boulot à Google, qui ne s'embarrasse pas d'autant de précautions. Ainsi l'ami Moullard s'est-il vu désactivé à 9h, privé de mail, de carnet d'adresses, de disque, de blogs, sans préavis et sans motif malgré les demandes répétées.

Maintenant qu'ils sont coincés entre le rôle de dictature totalitaire et celui de censeur fasciste du numérique, on espère encore qu'ils vont trouver une photo polissonne à lui glisser dans la poche. S'ils ont du mal, j'ai des suggestions.

Ceci dit, personne n'a encore réussi à nous faire taire, et ce n'est pas la petite frappe californienne en mal de censure que restent ces geeks imbéciles qui va y parvenir. On faisait mailto: pour s'écrire avant que leur maman ait rencontré leur papa, c'est pas eux qui vont nous napprendre la netiquette :)

Donc, du fonds de son blog flambant neuf, comme vous le verrez à la fin de  cet article., John Moullard, immense plasticien du XXIIIème siècle, m'a demandé de faire le volet sociologique du " serre-joint". 

Je voudrais d'abord revenir un instant sur la place de la psychanalyse dans la société, suite à la note 1 de cet article.

Une science du soin ne peut avoir pour objectif que cette seule visée de " réinsérer le malade " pour une raison bien simple, c'est que pour le petit bourgeois dont le paradis se mesure à la taille de son écran de télévision et donc de son " pouvoir d'achat ", il n'y qu'un seul modèle de société, d'individu, de désir (le pouvoir d'achat), donc de pavillon, de barbecue, de SUV à mettre à côté. 

Les différences se mesurent en accessoires de barbecue, en place du chien assis dans le plan du pavillon, entre les 3 couleurs de modèle de voitures identiques par ailleurs. 

Cette obsession de la " réinsertion " est tout à fait symptomatique de l'aveuglement entretenu dans lequel on nous maintient plongés. Si vous avez une pièce pleine de fumée où tout le monde tousse, et que vous mainteniez les portes fermées, certains vont pousser plus fort que d'autres et réussir à s'échapper. Si vous dites de ces gens qu'il faut absolument les " réinsérer", sans jamais vous poser plus de question, vous prenez le risque de faire face à un " afflux de migrants "...

Si la stupidité de cette vision de l'humain en Homo Consumeris, comme le rêvent les chefs de produit, était sans danger pour l'humanité, on pourrait en rire. Malheureusement le dessin animé de ces crétins stressés et surpayés, se traduit en réalité par le cauchemar de  millions de déportés, de sans-logis, de toxicomanes, de personnes sous le seuil de pauvreté, souffrant de maladies du moyen-âge qui réapparaissent etc. 

En vrai, personne n'a rien à foutre de l'argent, l'humain étouffe dans la fumée de son HLM devant sa télé qui lu ifait la pub pour sa bouffe en plastique, et dès qu'on rend leur cerveau aux gens, ils utilisent leur temps pour faire du patchwork, de l'encadrement, de la musique, bref, rien qui gagne de l'argent.

Dans une société saine, une école est faite pour instruire les gens, un musée pour cultiver les gens, un hôpital pour soigner les gens etc. Dans une société malade, une école est faite pour gagner de l'argent, un musée pour gagner de l'argent, un hôpital pour gagner de l'argent. Toute institution est faite pour fabriquer de l'argent, et " rapporter de l'argent ", comme un chien son gibier mort. 
Les institutions pourraient rendre service à l'individu par la mise en commun, mais elle est honnie sous le nom de la Taxe, monstre qui mange les enfants. L'impôt est une saignée dans l'individu qui n'a qu'une idée en tête, garder son argent, être gonflé d'argent. Il n'y a qu'un modèle d'être humain, c'est celui qui adore être gonflé d'argent, et toute saignée est nuisible. 

Le seul bonheur possible consiste à acheter les objets que l'industrie de masse a produits  tous identiques afin qu'ils soient moins chers pour pouvoir gagner de l'argent. Ainsi, le but du système est de créer une classe moyenne décérébrée qui consomme les mêmes produits, et dont le rêve est d'avoir la même pelouse, le même barbecue et la même tondeuse que son voisin.

Bien évidemment, la stupidité de ce modèle s'écrase contre la réalité humaine, et heureusement. Ainsi, de plus en plus de gens s'en exilent, et désertent un système dans lequel ils ne sont plus qu'un relais entre la machine à plastique et la poubelle. Donc ils sont de plus en plus qu'il faut nourrir " en dehors " du système, ce qui contribue évidemment à sa ruine, après que ce dernier ait contribué à ruiner la société, la famille, l'environnement, les ressources naturelles, la planète etc.

Le plus curieux en fait est le temps que nous mettrons à faire demi-tour. On peut dire maintenant que ce système est à l'oeuvre dans sa destruction systématique de l'humain et de son habitat depuis un siècle aux USA. Il a gagné l'Europe après la seconde guerre mondiale, et se répand actuellement dans le monde. Il est intéressant de savoir s'il va péricliter d'abord là où il a pris sa source, ou bien s'il va d'abord se casser les dents sur les régions à forte valeur idéologique. On pense au moyen-orient, mais on voit que le succès est très différent selon le niveau de vie.

 Plus le niveau de vie est élevé, plus il permet de masquer longtemps le vide intellectuel du pourceau. Le vide spirituel est assez facilement dissimulé par une façade dorée.

Je lisais dans un magazine féminin de 2014 que Karl Lagerfeld avait transformé le Grand Palais en Chanel Shopping Center, et régalait ses clients de calembours style " Mimi Molette " etc. La putasserie commerciale se vautre toujours dans la fange de la bêtise et finit par l'ériger en idéal.

On verra donc aux USA, qui en sont arrivés à péter leur propre sol à coups de milliards de litres de billes de plastique afin de pouvoir s'offrir de quoi continuer à acheter du plastique à la Chine, combien de temps l'imposture tiendra encore. 

Bref donc, je ferme cette parenthèse, parce qu'après, on va encore me dire que désespère Billancourt, alors qu'il y a de quoi se réjouir, la preuve le Roudoudou du Mexique n'est plus sur la liste des espèces menacées d'extinction. Le Paraguayen, qui déforeste sa race à donf, a pris sa place sur la liste. 

Revenons donc à cette image qui m'a valu l'honneur d'être interpellée :


 Alors effectivement, elle est rigolote, celle-là, et elle relève bien du " serre-joint". Voyons pourquoi. Mais dans un prochain article. Cela vous donnera le temps de la méditer.

Une pile de crânes de bisons dans les années 1870. Domaine public. Source : Wikimedia Commons.

En fait, ce jour,  https://scinfolex.com/2015/11/30/le-jour-ou-lespace-a-cesse-detre-un-bien-commun/ il est arrivé il y a fort longtemps. L'idée de commun elle-même a quasiment disparu aujourd'hui.


lundi 27 mars 2017

J'ai la chouffe sur moi.

J'ai la honte sur ma face, parce que je viens de réaliser que je viens de faire un tour, et que j'avais des commentaires non publiés depuis décembre 2016, c'est la honte sur moi.



Mais bon, j'avoue, je me déplais de laisser les commentaires ouverts, ça dépare, ça déplume, un commentaire haineux, alors bon, j'en ai jamais, mais on ne sait jamais, je préfère les couper avant qu'ils soient grands, comme les mauvaises herbes.




Mais du coup, je n'y vais jamais là. Alors j'ai tout déplié d'un seul coup, mes confuses çà tous et



Message pour Fernand : C'est le silence radio ou bien peut-on retrouver votre piste quelque part ?

Pour me faire pardonner, je vais mettre des adresses de trucs que je trouve pendant mes maraudes sur le Net.

Genre rigolo : http://www.verdee.fr/lenvers1/

Genre intello : https://guillaumedechambenoit.wordpress.com/2012/06/18/les-schemas-siegeront-a-lassemblee/#comment-117

Viens là que je t'explique que tout ça est lié, viens là que je te déplie, mon pauvre chéri.  Non mais là j'avoue c'est abuseeeeeeeeeeeer, pour les assemblées de neurones, c'est parce que je vais y venir dans deux minutes. Je vous rappelle que deux minutes sur Orion correspondent à environ 8 mois sur votre Planète Terre.

Et pour la version féminine de neurones miroirs. http://ciecincleplongeur.fr/un-tiroir-de-neurones-miroirs/

Marrant, non ? 

Non, tout ça ne me rattrape en rien, je suis malheureuse. Vous êtes tous tellement gentils avec moi, et moi je ne vous accorde pas assez d'attention, je n'ai que ce que je mérite.

lundi 20 mars 2017

Fragmots

Je visionnais l'intro https://vimeo.com/209206842 par laquelle John Moullard nous annonce qu'il a entrepris de lire Blanchot, et j'ai été surprise par l'image de fin.

Trouvée sur cette page http://www.mauriceblanchot.net/blog/index.php?post/2010/03/09/250-journee-d-etude-entre-litterature-et-philosophie-l-ecriture-fragmentaire-de-maurice-blanchot-paris-13-octobre-2010

Fragments 9, une œuvre  de Christian Burchard



Cela ne vous rappelle rien ? Moi je trouve que cela ressemble furieusement à du Moullard. Étonnant, non ?

Je compte lui tirer les vers du nez sur cette entreprise. Il est rare que Moullard se commette avec l'oeuvre des autres, et le choix de celui de Blanchot m'étonne. Je vais aller aux nouvelles, mais je pense que la raison en est la suivante. Elle est que si Moullard devait classer Blanchot, entre les catégories de poésie, de littérature, ou de philosophie, il le ferait dans cet ordre là.

C'est à mettre au compte d'un virage de la pensée de Moullard en faveur du " tout-fiction ". On y décèle une migration de la fiction comme thème, depuis la périphérie vers le centre.

Au titre de la fuite

J'ai fait cette nuit un rêve d'un certain type, de ceux qui sont trop réels pour ne pas mériter un examen. Je rêve beaucoup, et je sais maintenant distinguer ceux de ces rêves qui ne peuvent pas être laissés tels quels, sans examen supplémentaire.

La question qu'ils posent est entre autre que leur degré de cohérence et leur " poids de réalité " sont différents des autres au point qu'ils renvoient de façon insistante au fait qu'ils évoquent, contrairement à la plupart des rêves, le sentiment d'un " autre monde".

Je connais au moins deux autres types de rêves : la représentation facilement explicable d'éléments ou d'évènements de la vie diurne, et des scénarios un peu plus complexes en apparence, mais qui se laissent décortiquer aussi. Le troisième type de rêve n'a rien à voir avec tout cela. Il s'agit de pures " tranches de vie", où je suis simplement dans la peau d'un vivant, ailleurs.

Cette nuit, la caractéristique du rêve était que j'étais un homme, et que j'étais en couple. Et que j'ai ressenti, à la fois de l'extérieur et de l'intérieur, ce que c'est que d'aimer comme un homme. De l'intérieur, puisque j'étais à l'intérieur de cet homme, je me comportais comme un homme, en tout. Et de l'extérieur car une fois réveillée, j'ai pu recueillir tout cela et constater la différence. Au moins aussi étonnante que la différence de monde.

La différence de monde, parlons-en. Ici aussi elle est unique et reconnaissable dans ces rêves. C'est une réalité qui en apparence n'est pas si loin de la nôtre, mais en profondeur radicalement étrangère. Un peu comme un do, si proche d'un ré, et pourtant ce qu'il y a de plus radicalement différent.

Je ne sais pas si je percevais autant la différence parce qu'elle se redoublait de la différence de perception en tant qu'homme, mais c'était très étrange. C'est le genre de rêve qui me hante pendant des jours entiers qu'il met à disparaître, et finit aussi par constituer souvenir de cette vie propre ici.

Je l'ai dit, je ne peux pas rester sans examiner la question soulevée par cette sorte de " voyage " là-bas, où ceci s'est déroulé, pour les raisons que j'ai évoquées, à savoir la différence de nature de ces rêves là. Mais d'un autre côté je n'ai aucun élément à saisir, juste ce souvenir qui s'efface, comme ceux d'ici.

Je peux, le temps qu'il s'estompe, retourner habiter ce rêve pour goûter à nouveau la saveur de ce monde qui s'en va, je peux la revivre, de brefs instants, jamais assez longtemps pour pouvoir analyser la différence avec ici. Et pourtant, dans ces brefs instants de conscience, je la saisis parfaitement. Ce n'est pas, du plus profond de ce monde, la même " histoire". Ce sont " presque " les mêmes maisons, " presque " les mêmes arbres, " presque " les mêmes gens. Mais les rapports entre eux ne témoignent pas de la même évolution.

Ce qui est amusant c'est que ce rêve précédait de peu l'ambiance des Nuits Blanches de Visconti, que je devais voir quelques jours après. 

J'aimerais revenir un peu sur cet article  http://nahatzel.blogspot.fr/2016/10/le-viol-au-milimetre.html à propos du viol, parce que j'ai assez souvent l'occasion de devoir m'expliquer là-dessus, donc autant renvoyer à l'article. Si vous brûlez les pieds de quelqu'un avec de l'eau chaude, vous lui dites " Allez, ne fais pas l'enfant, ce n'est qu'un peu d'eau chaude". Si vous violez une femme, vous lui dites " Allons, ce n'est qu'un bout de queue, il n'y a pas de quoi en faire un plat". 

Ce qui vous semble à hurler de protestation relève pourtant pour moi exactement de cette même attitude intellectuelle qui vous fait proférer la première formule sans sourciller. Dans les deux cas, la réaction de la personne est jugée à la même aune. Pourquoi, dans un cas, cela vous paraît-il insupportable ?

Je vous retourne alors la question : vous l'êtes-vous posée pour toutes les autres fois, où vous avez fait cette réponse à d'autres personnes ? Ce que vous ne supporteriez pas qu'on répondît à une femme violée, combien de fois l'avez-vous dite à d'autres ?

Là, vous allez me sortir la sacro-sainte formule " C'est pas pareil". On ne peut pas comparer la brûlure de l'eau chaude sur les carreaux de la cuisine au viol d'un corps et d'une conscience, au mépris de ce " non " ignoré et gravé au fer rouge dans le souvenir insupportable. 

Je vous réponds, les yeux dans les yeux " Qu'en savez-vous ? " Que connaissez-vous de la souffrance de l'autre, de la nature et de l'importance de cette souffrance ? 
Rien. 
Vous usez de l'argument d'un petit groupe, qui considère généralement que, qui estime que, pour balayer l'argument de la main, et passer outre ce " non ". Mais de cette personne, de la violence que vous exercez, et de la souffrance que vous exercez, que connaissez-vous ? Rien.

Un violeur, au moins, entends-les cris de sa victime. Il sait la douleur qu'il provoque. Vous, vous priez qu'on se taise, qu'on souffre en silence, vous niez la violence que vous provoquez. Celui ou celle qui la hurle, sa souffrance, vous en faites un délinquant, un " qui dérange", un méchant, un qui crie, un bourreau, un qui se-met-en-colère....

Hé oui, c'est cela, cette colère là quand elle ressort, elle est visible, on peut appeler les flics, le méchant s'est réveillé, sus au monstre, le bourreau nous menace, il nous fait peur, il faut terrasser le dragon...

Si on veut éviter tout cela, il vaut mieux filer doux, se taire, passer sur la souffrance et les humiliations, " faire comme si", faire bonne figure, faire la bonne fille, qui continue, si, si tout va bien.  Dire un viol, c'est remettre toute la société en question, c'est être seule contre tous, l'énorme masse de la foule qui fait consensus pour s'en servir comme outil de ferme-ta-gueule, et fais ce qu'on te dit.

Vous violez des enfants, des jeunes, des adultes, à longueur de temps. 

Et le " on ne ne peut pas comparer", en fait, recèle le centre de l'acte du viol. La négation de la souffrance de l'autre doit préalablement être acquise. Et la négation de la souffrance de l'autre, c'est la récusation de son échelle de mesure. Si un grand brûlé vous dit de ne pas lui mettre un drap dessus, vous respectez. 
Si une personne vous demande de ne pas être soumis à la vue d'excréments d'animaux, vous allez répondre " Faut arrêter, c'est juste un petit peu de merde, c'est juste une petite odeur". " C'est juste un bout de bite"....Et le " Tu fais tout le temps des histoires pour rien", n'est pas loin, et le " tu nous ennuies " du retournement de la victime en bourreau non plus.

Car le problème de la récusation de l'échelle de jugement, il vient de l'incapacité à concevoir que l'autre puisse réellement souffrir de ce dont je ne souffre pas. Cette limite intellectuelle, comme toutes les autres ancrées avec l'éducation, est impossible à franchir par la plupart des gens.

Ce que je considère comme n'étant pas dans le domaine des possibles n'existe pas, ne peut pas se présenter à la possibilité d'exister. Cette certitude a été intégrée si profondément, qu'il suffit de présenter quelque chose ou quelqu'un comme " hors normes" pour que son image s'affadisse, vacille, et que son existence même soit mise en cause.

S'il n'est pas possible d'être comme ça, alors il n'est pas possible d'être tout court. Tu es différent de moi, donc tu n'existes pas. Éliminer la différence devient une simple entreprise d'hygiène, comme on taille les branches mortes. On fait à nouveau cadrer la réalité avec ce qu'on en voit. On supprime les doublons qui brouillent la perception claire de la réalité.

Bon, je mets ça dans un coin, on y reviendra. Mais ça se tisse avec le reste.